Vivre avec un dépressif : conseils aux proches.

Publié le par Jean-Marie Demarque

La vie avec un dépressif est souvent une charge épuisante pour ses proches. Par définition, le dépressif ne fait rien, il se laisse aller sur tous les plans, y compris celui de l’hygiène. Il peut éprouver de l’agressivité, passer sans raison du rire aux larmes, être pris de véritables accès de logorrhée, devenir subitement hyperactif ou délirant, etc…

Bref, autant d’attitudes difficiles à vivre et à gérer et qui ont une répercussion certaine sur la vie familiale. Les proches peuvent alors –et c’est humain- être tentés de réagir en lui disant : « secoue-toi », « fais quelque chose », « occupe-toi » ou encore en lui reprochant ses diverses attitudes ou humeurs passives ou agressives. Or, c’est exactement ce qu’il ne faut surtout pas faire, sauf si on veut l’enfoncer encore plus dans sa maladie qui est bien réelle, dangereuse, et de laquelle il n’est en rien responsable ! Nous vendrait-il à l’idée de faire des reproches à un cancéreux par rapport à ses souffrances ou aux manifestations de son mal ? J’ose espérer que non, à moins que nous ne soyons particulièrement dénaturés !

 

Que faire alors ?

 

Faire preuve à son égard de beaucoup de patience et de douceur, même s’il se montre verbalement agressif. Ne jamais minimiser son mal ou sa souffrance, ni lui dire que « ça va passer ». L’écouter, même s’il parle beaucoup : il a besoin d’exprimer et de « vider » sa souffrance. Le laisser pleurer sans intervenir : cela lui permet de faire foncr-tionner une sorte de « soupape de sécurité ». Eviter de le laisser seul. Veiller à ce qu’il prenne régulièrement ses médicaments. Les tenir hors de sa portée. Lui préparer les plats qu’il aime. Lui proposer des sorties, des promenades, sans l’y forcer. Et enfin, surtout, ne jamais prendre à la légère ses évocations mêmes lointaines d’un suicide !

Un dépressif qui vous dit que la vie n’a plus de sens pour lui ou que si vous n’étiez pas là il en finirait avec elle est en réel danger de mort !

Sachez aussi que le suicide, qui sera évoqué dans un futur article, est très souvent moins une intention réelle et arrêtée de mourir que la volonté de mettre » un terme à une suffrance devenue insupportable. Le malheur c’est que lorsque il se solde par un décès, il n’est plus< de retour en arrière possible. C’est actuellement le cas pour 7 personnes parmi les 200 qui font une tentative de suicide par jour en Belgique : sept morts par jour, soit 2555 décès par suicide par an !

Cela vaut la peine d’y réfléchir, non ?

 

Jean-Marie Demarque

Psychothérapeute.

Publié dans Infos Psy

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J
Merci pour votre acceuil, et à très bientôt. Bravo aussi pour "Chienne de vie!"<br /> Jean-Marie
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L
bonsoir,<br /> bienvenu dans mes deux communautés - un article de bienvenue vous est destiné sur mon blog chienne de vie -<br /> cordialement lady Marianne
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B
Ca me fait immensément plaisir de t'acceuillir dans ma communauté:) Je vais lire ton blog avec beaucoup d'interet:)<br /> <br /> Bon temps des Fetes:)
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J
<br /> Merci pour tes encouragements, cela fait toujours plaisir. J'ai aussi été faire "un petit tour" sur ton blog, qui m'interpelle beaucoup.<br /> A toi aussi, très bonnes fêtes !<br /> <br /> <br />